Place Fénelon (suite)

Une cour des miracles

Au lendemain de la Révolution française, la cathédrale gothique est vendue comme bien national, transformée en carrière de pierres.

Sur son emplacement on réalise d’un côté un lieu de promenade, tandis que l’autre parcelle est mise en vente. 

Ainsi, en 1829, ce terrain correspondant : au portail principal, à la flèche et la nef de l’ancienne cathédrale, ainsi qu’une partie du palais épiscopal et son entrée,

est mis en vente aux enchères publiques. Cet espace de 563 m² est couvert de décombres et englobe l’entrée de l’actuelle Sous-Préfecture.

Dans le cahier des charges de cette vente, l’acquéreur devra faire des fouilles jusqu’à la profondeur de la dernière tombe et enlever les matériaux à ses frais.

 La mise à prix de cette vente aux enchères est de 1 689 fr.

C’est Monsieur Ronnelle qui en fait acquisition pour 12 000 fr. Celui-ci conserve le portail d’entrée de l’ancien archevêché et aménage

le reste en habitations pour sa famille et ses domestiques. Cet endroit prend le nom de la « Cour Ronnelle ».

Il est à noter, que c’est bien grâce à Monsieur Ronnelle que ce portail, de style baroque réalisé par Jaspar Marsy en 1625, est parvenu jusqu’à nous.

Au cours des année, cet endroit se dégrade. Dépourvu de confort et mal fréquenté, il devient très vite une cour des miracles et un véritable coupe gorge…

il le restera jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale.

En 1926, à son emplacement, l’architecte Fernand Garet réalise la construction de la Sous-Préfecture actuelle.

Celle-ci se trouvait rue Saint Georges avant la Première Guerre.

Dans l’acte d’adjudication, il est dit que ce terrain est accolé à une salle de spectacle. En effet, dans « La vie des Cambrésiens », Jean Dauvegis qualifie Ronnelle

 de personnage haut en couleur et précise qu’il acheta cette autre partie de l’archevêché en 1817 et l’aménageât en théâtre, inauguré en 1818. A cette occasion, Ronnelle

 monté sur scène, déchaîne des manifestations frénétiques d’enthousiasme des spectateurs.

Cependant, quelques années plus tard on constate que cet endroit n’est qu’une vulgaire grange convertie en salle de spectacle dont les bâtiments sont peu solides,

 lieu malsain et incommode, ne pouvant satisfaire le public cambrésien…

C’est ainsi que quelques années plus tard, André de Baralle réalisa le théâtre de la place Verte….

 

à suivre.

Texte Annie LEFEBVRE

Images Daniel CARRE- CAMBRAI CPA